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Charleroi années 1930 : Tirou bâtisseur


Ville en construction et reconstruction permanente, Charleroi connu durant son histoire plusieurs grandes phases de transformation. Au lendemain de la guerre 1914-1918, les autorités communales décident d’affirmer le rôle de Charleroi comme centre de la région, en la transformant en un pôle administratif, culturel et commercial. En 1928, le conseil communal décide, sous l’impulsion de Joseph Tirou, une série de grands travaux à mener en ville afin de la transformer, de la moderniser, et de la doter d’infrastructures manquantes. La ville reçoit l’accord de principe l’année suivante.

Le 22 juin 1930, le roi Albert et la reine Elisabeth viennent inaugurer les “grands travaux” de Charleroi. La Ville édite à cette occasion une notice descriptive des travaux. Parmi les travaux prévus, certains transforment le visage de la cité :

La Reine Elisabeth et le Roi Albert en visite à Charleroi le 22 juin 1930 lors de l'inauguration des grands travaux ; les souverains sont accompagnés des ministres Van Caeneghem et Jaspar.

Interrompus par la deuxième guerre mondiale, certains travaux ne seront pas menés, d’autres achevés au lendemain du conflit. En 1948, les autorités décident la modernisation des infrastructures publiques. Cette époque verra naître le Palais des Beaux-Arts, le Palais des Expositions, la Basilique Saint-Christophe, le Conservatoire Arthur Grumiaux,..

En dehors des travaux prévus à la fin des années 1920, plusieurs autres infrastructures sont érigées dans le centre de Charleroi dans les années 1930, à l'initiative de la ville ou par d’autres instances, participant à la transformation de la cité et soutenant son rôle de centre de la région : Maternité Reine Astrid, nouveaux bâtiments pour l’Université du Travail, Hôtel des Chemins de Fer, Stade communal, Annexes de la Caserne Trésignies, Institut médico-chirurgical des Mutualités Socialistes (Gailly), nouveaux établissements scolaires, aménagement du Parc Lambert,… 

 

 

Construction d’un nouvel Hôtel de Ville

Au début du XXième siècle, les autorités communales siègent dans un bâtiment qui abritait à l’origine l’ancienne caserne de cavalerie. Cette caserne, sans style particulier, rehaussée d’un fronton pour tenter de lui donner un cachet, remontait à la fondation de la forteresse et occupait l’emplacement sur lequel se dresse l’actuel Hôtel de Ville de Charleroi.

Plusieurs projets de construction d'un nouvel Hôtel de Ville sont étudiés dès le XIXième siècle, mais aucun n’est concrétisé. A la fin des années 1920, l’antique caserne sert toujours de maison communale, mais les locaux ne se prêtent plus à une ville en pleine croissance économique. Le bâtiment ne répond plus aux besoins en matière d'accueil et de service à la population, et son état présente de graves signes de vétusté.

Le 17 novembre 1928, le Conseil communal décide à l'unanimité d'offrir à Charleroi un Hôtel de Ville, digne de ce nom ; le but est également de rassembler divers services en un seul et même lieu.

Le 27 octobre 1930, le projet de l'architecte carolorégien Jules Cézar est classé premier parmi un total de 69 projets rentrés. Des modifications aux plans originaux sont apportées, répondant aux demandes des élus communaux. Le 30 octobre 1930, Jules Cézar s'associe à Joseph André pour la construction de l'édifice ; le lendemain, le Conseil communal confie l'exécution des travaux aux deux architectes. Les bâtiments de l’ancien Hôtel de Ville sont démolis en 1931. La collaboration de Joseph André et de Jules Cézar se termine le 10 août 1933, Jules Cézar décidant de se retirer du projet. A partir du 28 novembre, Joseph André poursuit seul le chantier. Le gros œuvre du bâtiment est inauguré le 26 mai 1934.

Il est fait appel à de grands noms, comme Georges Westerlain, Alphonse Darville, Marcel Rau, ou encore Oscar De Clerck pour la décoration du bâtiment. La moitié du budget de construction (20 millions de francs, au total) est réservé aux détails et à la décoration de l’édifice ; un peu plus d’un million fut consacré au seul marbre.

Après plusieurs années de travaux, le nouvel Hôtel de Ville, mélangeant Classicisme et Art Déco, est inauguré en grandes pompes le 18 octobre 1936 ; une semaine de festivités somptueuses vient célébrer le nouvel Hôtel de Ville. Outre les services administratifs, le bâtiment hébergeait lors de son ouverture une salle de spectacle de 1.100 places, un bureau de police et l’arsenal des pompiers. Sur la place du Manège se dresse le Beffroi, symbole du pouvoir communal. Haut de 70 mètres et équipé d’un carillon de 47 cloches, il est visible à des kilomètres aux alentours, affirmant à Charleroi son statut de capitale régionale.

Pour en savoir plus, consultez l'article dédié à l'Hôtel de Ville de Charleroi

 

Construction d’un nouveau bassin de natation

Le premier bassin de natation couvert de Charleroi fut construit à la fin du XIXième siècle, en bord de Sambre. Il se situait à la hauteur de l’actuelle place Saint-Fiacre.

Condamné par les travaux de comblement de la Sambre, il est décidé d’ériger un nouveau bassin de natation à la Broucheterre. Les plans en sont signés par l’architecte communal Oscar Quinaut. Le terrain choisi est un talus situé au croisement des rues du Mambourg et Gendebien, à flanc de l’Université du Travail.

Le nouveau bassin, de style « Art Déco », est inauguré le 30 avril 1932. Les eaux désinfectées et chauffées, ainsi que ses installations sanitaires modernes (baignoires et douches) en faisaient une piscine renommée. Il s’agissait d’un établissement de bains au sens large, comprenant des cabines de bains-douches et des baignoires destinées aux citoyens ne disposant pas de telles commodités chez eux. La piscine de la Broucheterre fut longtemps l’une des rares piscines de la région, et dès lors connut une forte fréquentation.

Au début des années 1980, sa fréquentation est en forte baisse ; d’autres installations plus modernes ont été érigées au cours des dernières années dans la région, notamment la piscine Hélios, inauguré en 1976 à quelques kilomètres seulement.

La fermeture du bassin de la Broucheterre s’impose comme une évidence ; le bâtiment accueille ses derniers nageurs en 1984, après plus d'un demi-siècle de service. Un temps menacé de destruction, le bassin reste longtemps abandonné. Des projets de transformation en salle de concert ou de spectacle n’aboutissent pas, malgré une occupation temporaire de Charleroi Danses.

En 2002, l’ancienne piscine est transformée en immeuble de 33 appartements par les architectes Blondel et Van den Berghe. Le bâtiment conserve des traces de son passé : pavements bleutés courant le long des murs, verrière centrale surplombant l’ancien bassin, transformé en patio arboré sous verrière.

 

Construction d’un conservatoire de musique

Le Conservatoire de Musique était installé jusqu’au début des années 1930 dans des locaux adjacents à l’Hôtel de Ville, rue du Dauphin. A cette époque, les locaux ne suffisent plus et sont devenus trop exigus. Ils sont de plus en mauvais états suite à des dégâts miniers, et la construction d’un nouvel Hôtel de Ville sur le site condamne l’ancien Conservatoire.

Dans le prolongement de l’actuel athénée Vauban se situait jusqu’au début des années 1930 un petit jardinet, aménagé vers 1894. Cet emplacement fut utilisé par l’architecte Quinaut pour y ériger le nouveau Conservatoire de musique, dans un style identique à celui de l’athénée. Le nouveau Conservatoire est inauguré le 19 février 1933. En parallèle, un agrandissement des locaux de l'école pour filles voisine est également mené.

La bibliothèque publique de Charleroi y est également hébergée un temps. 

En 1944, une bombe incendiaire tombe sur le Conservatoire, mais l'incendie est rapidement maitrisé, limitant les dégâts.

Dans le but d'agrandir le lycée, le ministre de l'Instruction publique demande à la ville de céder le Conservatoire à l'Etat. La décision, prise en 1958, débouche sur la construction d'un nouveau Conservatoire en 1964 par Joseph André, à l’arrière de l’ancien Palais de Justice (actuelle rue Biarent). L'ancien Conservatoire est alors intégré à l’athénée, et abrite aujourd’hui sa section primaire.

 

Destruction du Sale Debout et agrandissement de la Place de la Digue

Jusque dans les années 1870, la rue de Dampremy débouchait sur un îlot triangulaire. Trois artères le délimitaient, occupant environ un tiers de l'espace actuel de la place de la Digue : la rue de l’Hôpital, la rue de la Digue, et la rue des Tonneliers. La majorité des maisons de cet îlot étaient étroites et à la limite de la salubrité ; le lieu est le refuge de familles pauvres qui tentent de survivre avec le peu dont elles disposent. L’atmosphère du quartier se résume en deux mots, qui finissent par le désigner : le « Sale debout ».

Lorsque le démantèlement de la forteresse intervient, vers 1870, de grands espaces sont libérés et permettent la création d’une place face au prolongement de la rue de la Digue ; cette place, arborée, prend le nom de place de la Digue. Malgré la présence de la place, le quartier du Sale Debout conserve sa mauvaise réputation. La place se borde de maisons à étages ; les bâtiments du Sale Debout dénotent dans un environnement qui s'embourgeoise et devient commerçant. Pour des questions de salubrité urbaine, la disparition du Sale Debout est décidée dans le cadre des grands travaux de Charleroi. Les maisons de l’îlot sont rasées vers 1932, et l’espace récupéré, ainsi que les trois artères, intégrés à la place de la Digue existante.

La place de la Digue consiste dès 1933 en une vaste place de plus de cinquante ares, effectuant la jonction entre les rues du Grand Central et de Dampremy. L'existence de l'ancien quartier persiste à travers Djean et Djenne, géants de Charleroi, apparus en 1934, et selon la légende, originaires du Sale Debout.

En 2011, des travaux d’excavation pour la création d'un parking souterrain font réapparaître d’anciennes caves des maisons du Sale-Debout. Le 3 mai 2014, après de longs mois de travaux, la place de la Digue rénovée est inaugurée.

Pour en savoir plus, consultez l'article consacré à la Place de la Digue

 

Modernisation des quais et des ponts de la Sambre canalisée

La Sambre a toujours été sujette à débordement. Au début du XXième siècle, les inondations se multiplient ; constat est fait que ces inondations sont en parties dues au nombre croissant de surfaces imperméables situées dans les environs de la rivière et au déboisement. Afin de lutter contre ces inondations, il est décidé de rectifier certaines courbes de la Sambre, et de procéder à son élargissement et à son approfondissement. Le long de la rivière, il est prévu d’installer de nouvelles écluses et barrages.

Ces travaux ont une répercussion immédiate sur la ville-basse de Charleroi. L’ancien bras de Sambre est condamné ; la largeur du canal de dérivation est portée à 34 mètres, par emprise dans la rive droite. Les quais, arborés depuis 1855 sont modernisés à cette époque. L’écluse située en bas de la rue de l’Ecluse est reportée en amont, près du pont de Louvain et remplacée par un barrage-écluse. Ce déplacement de la retenue d’eau permet d’abaisser le niveau de la Sambre dans la traversée de Charleroi d’un-demi mètre.

Le 22 août 2012, le chantier de réaménagement des quais Paul Verlaine et Arthur Rimbaud est lancé : abaissés et transformés en promenade, les quais sont ramenés à hauteur de la Sambre, créant un dénivelé en terrasses, laissant les carolorégiens se réapproprier la Sambre. Les Fêtes de Wallonie 2014 sont l'occasion d'inaugurer les nouveaux quais de Sambre. Les quais ainsi que la "Placerelle", nouveau point piétonnier jeté sur la Sambre, sont inaugurés le vendredi 19 septembre en début de soirée.

Pont de la Prison

A l’ouest de la ville, une passerelle reliait la prison de Charleroi à la rive droite de la Sambre ; il était garni de deux petites guérites. Il fut démoli lors des travaux de modernisation de la Sambre canalisée dans les années 1930.

Un nouveau pont est construit afin de le remplacer ; il prend le nom de Pont de Louvain. Victime de la guerre, il n’est pas reconstruit.

Il n’y eu plus de pont à cet emplacement jusqu’en 1967, où un pont militaire « Bailey » fut jeté sur la rivière afin de faciliter la circulation automobile. Cet ouvrage fut démonté en 1975.

En 1991, un nouveau pont est jeté sur la Sambre ; il prend le nom de Olof Palme, Premier ministre suédois assassiné en 1986.

Pont de la Gare

Dès 1843, les trains marquent désormais un arrêt à Charleroi. Un pont tournant est aménagé sur la Sambre afin de relier les deux rives du canal et permettre la circulation des piétons et voiturettes entre la gare et l’actuelle place Buisset. Une passerelle est ajoutée en 1870 afin d’améliorer le flux piéton.

Ce pont et la passerelle disparaissent dans les années 1930 lors de l’agrandissement du canal.

Ce nouveau pont est orné de lampadaires et de garde-corps en cuivre de style Art Déco dessinés par Joseph André, ainsi de deux statues de Constantin Meunier : Le Forgeron au repos et le Mineur accroupi. Ces deux statues sont des copies d’éléments constituants le Monument au Travail imaginé par Meunier. Charleroi souhaita longtemps accueillir ce monument, mais c’est finalement à Laeken que l’ensemble est érigé en 1930. Privées du monument, les autorités communales carolorégiennes finissent par commander en 1937 des copies de deux statues représentatives de la région.

En 1996, les statues sont déplacées vers les extrémités du nouveau Pont Roi Baudouin, en remplacement de l’ancien Pont de la Station ; le « Forgeron au repos » regarde vers la gare du Sud, et le « Mineur accroupi » vers la Place Buisset.
L’armée française en retraite le fait sauter en mai 1940 ; un pont provisoire est installé, mais détruit à son tour par les allemands en septembre 1944. L’ensemble est restauré après la guerre.

En 1995, le pont est remplacé par une passerelle piétonne : le Pont Roi Baudouin. Les deux statues de Meunier y sont installées, non plus face à face, mais dos à dos, le Mineur regardant vers la place Buisset, et le Forgeron vers la gare.

Pont de l’Ecluse

Un pont enjambait initialement une écluse située sur le canal de la Sambre ; cette écluse, qui donnera son nom à la rue de l’Ecluse, persiste jusqu’aux travaux de modernisation de la Sambre réalisés dans les années 1930. L’écluse est alors déplacée, et un nouveau pont jeté entre les deux rives.

Comme d’autres ponts, le pont de l’Ecluse est dynamité par les français en 1940 pour couvrir leur retraite face aux allemands. Restauré pendant l’occupation, les allemands tentent à leur tour de le faire sauter, mais des résistants arrivent à déjouer leurs plans.

Ce pont est modernisé après la guerre, et prend le nom de Pont de la Résistance vers 1950, en hommage aux résistants qui en empêchèrent sa destruction.

Au début des années 1990, le Pont de la Résistance est démoli et entièrement reconstruit. Il est doublé d’un ouvrage courbé en 2011 afin de permettre le bouclage du métro dans le centre-ville.

Placerelle

Le 10 mai 2014, un nouveau pont –le 5ième dans le centre destiné au transit des piétons et des véhicules, sans compter le ring et le métro– est posé au-dessus de la Sambre, face au futur Quai10.

Ce nouveau pont est désigné par le terme « placerelle », évoquant l’utilité première de la structure, à savoir une passerelle piétonne entre les deux rives de la Sambre.

Pont de Philippeville

Le pont de Philippeville rejoignait à l'origine le Pont de l'Abattoir au confluent des deux bras de la Sambre. 

Reconstruit également durant les travaux d'approfondissement et d'élargissement de la Sambre, et il démoli durant la guerre. Un nouveau pont est construit dans les années 1950, reliant le nouveau boulevard Tirou à la route de Philippeville.

 

Remblaiement de l’ancienne Sambre et aménagement d’un boulevard sur son lit naturel

En 1666, une forteresse espagnole est érigée sur un éperon rocheux qui domine la Sambre : Charles-Roy vient de naître.  La ville devenue française, la décision de peupler la rive droite de la Sambre est prise afin de protéger un pont jeté sur la rivière en 1675. La Sambre sépare alors les villes haute et basse ; les zones situées à proximité de la rivière se bâtissent et se peuplent. Deux éléments structurent la ville-basse : la Sambre, et une vaste place qui borde en partie la rivière.

Le long de la rivière, en amont et en aval de la ville, s’étendaient alors de vastes prairies marécageuses où la Sambre s’épanchait lors des crues de ses affluents, ou durant les fortes pluies. L’urbanisation de la région va lentement faire disparaître ces zones d'expansion de crue.

Dès le XVIIIième siècle, l’exploitation minière se développe fortement dans la région ; la Sambre est sollicitée pour le transport du charbon, mais la traversée du cœur de Charleroi par les embarcations pose cependant de nombreux problèmes. Une dérivation de la rivière est réalisée et ouverte à la circulation des bateaux dès 1829, consistant en un canal contournant la Ville-Basse par le sud (la Sambre actuelle, devant la Gare de Charleroi-Central).

Le lit naturel de la Sambre est délaissé au profit de sa version canalisée. Avec l'inauguration de ce canal, la ville-basse devient une « île » qui s'étend des actuels Pont de la Villette à celui de Philippeville.

Malgré le canal de dérivation, les écluses, et les tentatives de dompter la rivière, l'ancienne Sambre sort régulièrement de son lit en cas de fortes averses. Les crues de la Sambre à Charleroi ne durent généralement que peu de temps ; elles sont cependant rapides et souvent importantes.

La dernière grande crue se produisit durant l'hiver 1925-26 : l'eau atteignit alors les marches de l'église Saint-Antoine de Padoue, pourtant située à une centaine de mètres de la rivière.

En 1928, pour mettre un terme à ces inondations et aux problèmes de salubrité liés à l’état de la vieille Sambre, le comblement de l’ancien bras de la rivière est décidé pour ne conserver que sa section canalisée : l’ancienne Sambre est appelée à devenir un boulevard.

Les travaux débutent rapidement, dès 1930 ; ils sont cependant interrompus par la Seconde guerre mondiale. Les travaux reprennent dès la fin du conflit. Le projet d'urbanisation est confié aux architectes Joseph André et Marcel Leborgne. Si de nombreux bâtiments disparaissent avec la rivière, l’ancien Quai de Sambre est intégré au boulevard, légèrement en contre-bas du tracé de la voirie principale.

Le 11 octobre 1948, le nouveau boulevard est inauguré par Oscar Behogne, ministre des Travaux publics. La nouvelle artère est dédiée au bourgmestre Tirou ; fait exceptionnel, le nom du bourgmestre est donné à l’artère de son vivant. Boulevard moderne, symbole d’un renouveau, il se borde rapidement de hauts immeubles à appartements et de commerces de qualité.

Plus d'informations sur l'histoire du Boulevard Tirou

 

Elargissement du Viaduc

Au début des années 1930, le Viaduc mesurait 18 mètres de large, dont deux trottoirs de 3 mètres. Le Viaduc était alors la seule porte d'entrée pour la circulation venant de Mons ou de Bruxelles, et était de plus en plus sollicité par les piétons, tramways, premiers autobus et voitures. 

Profitant de travaux entrepris par les chemins de fer, la ville porte la largeur du Viaduc à un peu moins de 22 mètres.
A nouveau reconstruit depuis, la largeur du Viaduc est aujourd'hui d'environ 40 mètres.

 

 

Assainissement du ravin situé à l’arrière de l’actuelle avenue de l’Europe

Compris entre la chaussée de Bruxelles et l’actuelle avenue de l’Europe, le ravin « de la rue du manège » (ancien nom de l’avenue de l’Europe) consistait dans les années 1920 en une vaste étendue de terrain, perdue à l’ouest de la ville. A l’époque de la forteresse, le Ry de Lodelinsart alimentait un étang qui défendait le côté ouest de la citadelle.

Dans ce ravin se trouvaient en 1928 la ligne ferroviaire Charleroi-Louvain et les anciennes Verreries de l’Ancre, actives jusqu’en 1912.



Le but des autorités communales était d’assainir ce ravin, et de créer un nouveau quartier propre à la bâtisse. Un nouveau boulevard devait relier l’avenue de l’Europe et la place la Broucheterre ; une nouvelle jonction était prévue entre la chaussée de Bruxelles et l’avenue de l’Europe.

Ce projet sera réalisé en partie ; les anciennes verreries disparaissent, mais les nouvelles artères ne voient pas le jour. Le site sera occupé par la suite par les Palais des Beaux-Arts, des Expositions, et un vaste parking.

 

Aménagement des terrains domaniaux de la Porte de Waterloo et du terril de la Neuville

Le démantèlement de la forteresse, achevé en 1871, procure à Charleroi des dizaines d’hectares de terrains vierges, permettant à la ville de se développer. Les grandes lignes d’urbanisation de ville sont adoptées en 1880.

De nouveaux quartiers vont se développer le long des artères récemment tracées. La ville-basse sera la première à se développer, entrainée par l’importante activité de la nouvelle gare de Charleroi-Central. Suivra la section de la ville-haute comprise entre les boulevards Janson et Audent.

De nombreux terrains restent encore cependant longtemps vierges, et notamment la zone située entre l’ancienne Porte de Waterloo (intersection des rues Isaac et Lebeau) et l’ancienne gare de Charleroi-Nord (actuel square Hiernaux), où quelques ruines militaires persistent. Quelques rues sont tracées dans cette partie nord de la ville, mais son développement est plus lent.

Ce site, plus ou moins toujours non-urbanisé au début du XXième siècle, est sélectionné pour accueillir l’Exposition Internationale de Charleroi de 1911. Les terrains sont à cette occasion aplanis et les terres reversées à la Broucheterre.
Après l’Exposition, les pavillons sont démolis, n’étant pas destinés à être conservés. La plaine de Waterloo redevient un vaste espace peu urbanisé.

Au début des années 1920, une cité y est érigée par le “Fonds du Roi Albert”. Ce Fonds, créé durant la Première guerre mondiale, avait pour objectif de pourvoir aux nécessités les plus immédiates de l'habitation dans les régions dévastées par la guerre. Ce Fonds sera une nouvelle fois mis à contribution en 1922 pour faire face à la pénurie de logements.

Dans ce quartier voisinent alors à cette époque des baraquements en bois (entre les rues de la Neuville et Isaac), et de belles demeures Art Nouveau (rue Bernus,…).

L’urbanisation du quartier nord, décidée en 1928 dans le cadre des Grands Travaux de Charleroi, consistait notamment “à faire disparaître les pavillons du Fonds du Roi Albert situés aux abords du passage à niveau”.

Sur les terrains libérés des pavillons, des nouvelles rues sont tracées (rues d’Angleterre et d’Italie). Elles seront rapidement bâties de maisons modernes, remplaçant avantageusement les cabanons en bois. Quelques pavillons du Fonds du Roi Albert furent transférés à l’ouest de la ville, en 1931, près de la ligne ferroviaire Charleroi-Louvain.

Il faudra attendre les années 1950 pour que l’urbanisation du quartier soit achevée, avec la construction d’immeubles bordant l’actuel Square Hiernaux, et notamment la Vigie Hennuyère.

 

Suppression du passage à niveau de la Porte de Waterloo

En 1867 est décidé le démantèlement de la forteresse de Charleroi ; les travaux débutent en 1869  et s’achèvent en 1871. Depuis la fondation de la citadelle, le Faubourg fut toujours isolé du centre, si bien qu’en 1843, les habitants du Faubourg demandent leur séparation de Charleroi afin d’élever cette partie de la ville en une commune distincte, sous le nom de Sainte-Barbe.

Si la forteresse disparaît, un autre obstacle sépare le centre du Faubourg : depuis 1862, une ligne ferroviaire exploitée par la Compagnie du Grand Central relie Lodelinsart à Châtelet via la « Porte de Waterloo ». Le trafic ferroviaire s’intensifiant, le passage à niveau est de plus en plus souvent fermé, bloquant la circulation entre les différentes parties de la ville. Le temps d’attente est relativement important, la gare de Charleroi-Nord se situant à proximité immédiate, et les trains effectuant des manœuvres en ce lieu. Déjà évoquée en 1907, la suppression du passage à niveau, bien qu’étudiée, n’est cependant pas réalisée.

Dans les années 1920, la suppression du passage à niveau et son remplacement par un pont répond à un besoin général. Joseph Tirou, originaire du Faubourg, tient particulièrement à cette réalisation ; ce sera d’ailleurs l’une des premières à être réalisées.

Le viaduc de la Porte de Waterloo est inauguré le 20 décembre 1931. La gare, bâtiment sans prestige, décrite par Maurice Pirmez comme un « assemblage de deux vieux wagons de marchandises »  est remplacée par un bâtiment plus moderne. La nouvelle gare, plus coquette, en pierre et en brique, était accessible via un plan incliné qui prenait son origine au croisement du boulevard Frans Dewandre et de la rue de la Neuville.

La suppression du passage à niveau permit une refonte et le développement du quartier du Faubourg.

La section ferroviaire entre Charleroi et Lodelinsart fut fermée au trafic en 1950 ; la section Charleroi-Roctiau survécu jusqu’en 1960. La section Châtelet-Roctiau fut abandonnée en 1986.

L’ancien viaduc surplombant la voie ferrée est aujourd’hui remplacé par un vaste square. Le tracé de la ligne ferroviaire est occupé dans sa section nord par l'autoroute A54, et dans sa section sud-est, par l'antenne de métro vers Châtelet.

 

Expropriation d’immeubles situés place Charles II, rue d'Orléans et rue du Gouvernement

La disparition d’immeubles anciens de la ville, témoins du « vieux » Charleroi, est décidée afin de moderniser le visage de la ville. L’élargissement des rues du Gouvernement et d'Orléans à la hauteur de la place Charles II entraine dès lors la démolition de plusieurs petites maisons anciennes dans les années 1940. L'un des immeubles érigés après guerre sur ces anciens bâtiments héberge l'Union Intercommunale pour l'Etude et la Gestion des Services Publics, l'une des deux intercommunales à l'origine d'IGRETEC.

 

 


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