Histoire(s) & patrimoine de Charleroi |
Au XIXième siècle, Charleroi se positionne de plus en plus comme étant le centre d'une région en pleine croissance. Charleroi se veut capitale du Pays Noir ; d'autres communes avoisinantes sont bien plus peuplées que Charleroi, mais lorsque les remparts de la ville fortifiée tombent, de grands projets urbanistiques naissent, des infrastructures publiques sortent de terre, et Charleroi se positionne comme le centre économique d'une région industrielle puissante et prospère. Les terrains jadis occupés par les fortifications accueillent désormais des logements, des écoles, un Palais de justice, des casernes, de nombreuses infrastructures socio-économiques, sanitaires, mais aussi culturelles et de divertissement. En très peu de temps, la ville voit sa population plus que doubler, voire même tripler.
Le beffroi depuis la rue du Dauphin |
Afin d'asseoir sa position de centre économique, la ville, sous l'impulsion du bourgmestre Joseph Tirou, décide dans les années 1920 de se doter d'un nouvel Hôtel de Ville, l'ancien devenant insalubre, vieillot, et ne répondant plus aux besoins en matière d'accueil et de service à la population. Le 17 novembre 1928, le Conseil communal décide à l'unanimité d'offrir à Charleroi un nouvel Hôtel de Ville, digne de ce nom. Le nouvel Hôtel de Ville se dressera place de la Ville-Haute, sur un terrain délimité par la place et les actuelles rues du Dauphin, Turenne, et du Beffroi, à l'emplacement de l'ancienne maison de ville.
Le 27 octobre 1930, le projet de l'architecte Jules Cézar est classé premier parmi un total de 69 projets rentrés. Des modifications aux plans originaux sont apportées, répondant aux demandes des élus communaux. Parmi celles-ci, la tour de l'Hôtel de Ville, située à l'angle des actuelles rues du Beffroi et du Dauphin, se voit transformée : il est demandé d'accroître sa hauteur et de la doter notamment d'un carillon. Le futur beffroi, situé au coeur de l'ancienne forteresse, sera, de par sa localisation Ville-Haute et sa hauteur, visible à plusieurs kilomètres à la ronde.
Le 30 octobre 1930, Jules Cézar s'associe à Joseph André pour la construction de l'édifice ; le lendemain, le Conseil communal confie l'exécution des travaux aux deux architectes. La collaboration de Joseph André et de Jules Cézar se termine le 10 août 1933, Jules Cézar se retirant du projet. A partir du 28 novembre, Joseph André continue seul la construction.
Après plusieurs années de travaux, le nouvel Hôtel de Ville, mélangeant Classicisme et Art Déco, est inauguré en grandes pompes le 18 octobre 1936.
L'une des quatre horloges du beffroi depuis l'intérieur de celui-ci |
La construction de l'Hôtel de Ville et de son beffroi à l'emplacement désigné par les conseillers communaux ne fut pas chose aisée et révèle le savoir-faire des architectes et ingénieurs du projet. Le terrain devant accueillir le nouvel édifice est composé principalement de schiste ; des veines de charbon traversent également le sous-sol. Une importante assise en béton armé et l'utilisation de vérins hydrauliques furent nécessaires afin de supporter et de stabiliser les 4.000 tonnes du seul beffroi.
Place du Manège se dresse désormais le beffroi de l'Hôtel de Ville, haut de 70 mètres, véritable phare dominant la région et confortant la Ville dans son rôle de capitale régionale. De son sommet, après avoir gravit 250 marches, quatre balcons s'ouvrent vers le centre-ville et la région.
De brique, de pierre bleue et de pierre blanche à son sommet, le beffroi, le plus récent de Wallonie, abrite sous le clocheton de bronze, sur les trois étages supérieurs, les chambres des 47 cloches du carillon, totalisant à elles seules près de 13 tonnes. Sur chaque côté du beffroi, un cadran d'un peu plus de deux mètres de large renseigne l'heure aux quatre coins de la Cité. Actionné par l'horloge aux quarts d'heure, le carillon égrène différentes mélodies de Jacques Bertrand, propres au patrimoine folklorique carolorégien : à l’heure pile, soixante mesures du Pays de Charleroi marquent le coeur de la cité; à la demie, quarante mesures de Lolotte se font entendre; au quart d’heure, se sont dix mesures de Skeusè l’feu, Zabèle, et à l’heure trois quart, ce sont dix mesures d'El quézène au Mambourg que le carillon égrène.
Le 2 décembre 1999, 32 beffrois belges sont reconnus par l'Unesco Patrimoine mondial de l'humanité, notamment celui de Charleroi. Deux années plus tard, le 9 septembre 2001, le beffroi est inscrit sur la liste du Patrimoine exceptionnel de la Région Wallonne.
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