Histoire(s) & patrimoine de Charleroi |
Commune : | Charleroi |
Type : | Piédestal et statue |
Localisation physique : | Voirie |
Année/période d'inauguration : | 1923 |
Type de commémoration : | Guerre 1914-1918 |
Artiste(s)/auteur(s) : | Emile Devreux et Jules Lagae, inspirés des plans de Gabriel Devreux |
Coordonnées : | 50.41461 N, 4.447277 E |
DESCRIPTION
Le monument aux morts de Charleroi, communément appelé « A nos Martyrs », honore la mémoire des victimes des deux conflits mondiaux.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, les autorités carolorégiennes décident d’élever un monument afin d’honorer la mémoire des victimes de la guerre. Initialement, le monument devait se situer au croisement de la rue de la Montagne et des boulevards Audent et de l’Yser ; ce quartier fut totalement dévasté lors de l’arrivée des troupes allemandes en août 1914. Des travaux de fondation y sont menés, mais les commerçants de la rue de la Montagne notamment souhaitent son déplacement, de peur de briser la perspective des artères, et que le monument ne soit pas mis en valeur, écrasé par les constructions environnantes1. Il est finalement décidé d’ériger le monument Ville-Haute, dans le bas de l’avenue de Waterloo.
Une souscription publique est lancée afin de permettre la concrétisation du projet, confié à l’architecte Emile Devreux et au sculpteur Jules Lagae. Le nom même de Devreux, lié au mémorial, augmente la portée de celui-ci.
Architecte de formation, Emile Devreux fut bourgmestre de Charleroi de 1904 à 1921. Lors de l’invasion allemande en 1914, il négocie le « Traité de Couillet » afin d'éviter à Charleroi d'être la cible de bombardements, et ce, en contrepartie de moyens financiers importants. Les exigences imposées par les allemands vont fortement peser sur la population, mais la destruction de la ville est évitée. Emile Devreux avait un fils, Gabriel, architecte de profession. Au début de la guerre, Gabriel s’engage comme volontaire. Il mène une carrière militaire exemplaire, avant d'être mortellement blessé par un éclat d'obus à Adinkerke, en août 1917. L'idée même de ce monument aux morts naquit dans l'esprit de Gabriel Devreux durant le conflit. Ses parents trouvèrent dans ses papiers après sa mort les lignes rapidement jetées de ce monument, que son père reprend et concrétise2.
L’inauguration du monument aux victimes de la guerre a lieu le 8 juillet 19233, en présence de plusieurs membres du gouvernement, du gouverneur de la Province du Hainaut, du Consul général de France et de l'attaché militaire à l'ambassade de France. Les noms des soldats carolorégiens décédés durant le conflit sont gravés sur le côté nord du monument.
La cérémonie se déroule dans un contexte particulier, quelques jours après un attentat dans la Ruhr occupée, à Duisburg, visant un convoi ferroviaire belge : le 30 juin, une bombe à retardement, déposée dans une voiture d'un train de permissionnaires belges, cause la mort de 12 soldats et en blesse plusieurs autres.
L'honneur de fleurir pour la première fois le monument revient à Edouard Falony, au nom de la ville ; il s'en suit l'appel des morts, prononcé par l'instituteur Hiernaux4.
Le monument de Devreux et Lagae est salué : « L'un et l'autre ont fait preuve d'un talent sobre et sûr et l'ensemble de leur œuvre fait honneur à leur conception saine de l'art monumental. L'idée qui les inspira est d'une émouvante simplicité. Elle donna naissance à une "Victoire" de belle allure, d'un mouvement souple et gracieux, qui apporte une couronne de lauriers aux enfants de Charleroi dont les noms immortels sont gravés en lettres d'or dans le granit. Au pied du socle, une femme au visage grave -la Patrie- se penche vers la foule, prête à écrire dans le livre de l'histoire, l'héroïsme de tous ceux qui se dévouèrent à la libération commune »5.
Elancée et aux lignes sobres, l’œuvre est surmontée d’une Victoire en bronze. Au pied de la colonne de marbre blanc, une femme assise écrit dans un livre ouvert, personnifiant la Patrie. Le texte, en latin et tiré de Tacite, fait écho à la participation de la Belgique à la victoire sur l'Empire allemand de 1918 : « Neque enim dii sinant ut Belgarum quanquam offerentium decus istud et claritudo sit subvenisse Romano nomini, compressisse Germaniae populos » (« Car aux dieux ne plaise que les Belges, qui s'offrent pourtant, obtiennent la gloire éclatante d'être venus en aide au nom Romain et d'avoir arrêté les peuples de Germanie »).
Une mention relative à la Seconde Guerre mondiale est ajoutée par après afin de rendre hommage aux victimes de 1940-1945.
NOTES :
(1) : Journal de Charleroi, 18/06 et 30/06/1922, 08/07/1923
(2) : Journal de Charleroi, 09/07/1923
(3) : Journal de Charleroi, 08/07 et 09/07/1923
(4) : Journal de Charleroi, 09/07/1923
(5) : Journal de Charleroi, 08/07/1923
INSCRIPTION(S)
A l'avant : 1914 / A nos / Martyrs / 1918 / 1940-1945
Inscription dans le livre tenu par la figure féminine : « Neque enim dii sinant ut Belgarum quanquam offerentium decus istud et claritudo sit subvenisse Romano nomini, compressisse Germaniae populos » (« Car aux dieux ne plaise que les Belges, qui s'offrent pourtant, obtiennent la gloire éclatante d'être venus en aide au nom Romain et d'avoir arrêté les peuples de Germanie »).
A l'arrière : liste des noms des soldats de Charleroi et des communes environnantes, morts lors de la Première Guerre mondiale.
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