Histoire(s) & patrimoine de Charleroi |
Le lieu où se dresse aujourd’hui le château de Monceau-sur-Sambre accueillait déjà il y a plusieurs siècles, plusieurs bâtisses, dont un château et une forteresse. Le plus ancien propriétaire des lieux serait Jean Ier de Trazegnies, époux de Jeanne de Heppignies, qui léguèrent le domaine à leur fils Othon VI de Trazegnies, au XIVième siècle.
Le château depuis le parc, côté Ernelle |
En 1443, Anne de Trazegnies, seule héritière de la maison de Trazegnies après la mort de son frère Jean, hérite du domaine, qui devient dès lors propriété de la famille de son époux, Arnould de Hamal, seigneur d’Elderen.
En 1510, la forteresse est modernisée sous Jean de Hamal ; une chapelle est également construite sous l’impulsion de son épouse. Quelques dizaines d’années plus tard cependant, sans doute vers 1554 suite au passage des troupes françaises, la forteresse est totalement ruinée.
Début du XVIIième siècle, le château est reconstruit dans un style classique, en forme de L, probablement par Guillaume de Hamal. Les fondations du nouveau château sont construites sur les restes de l’ancienne forteresse ; les parties les plus anciennes du château actuel, situées dans les caves et les soubassements de l’aile est, remontent donc à cette époque.
Vers 1635, un autre château est érigé à proximité, le château Bilquin de Cartier, à Marchienne-au-Pont.
En 1651, le château passe dans la famille des Gavre : après un conflit entre les Hamal et les Gavre, chacune des deux familles se réclamant héritière du domaine suite au décès sans descendance de Arnould de Hamal et de son épouse Marie de Gavre. Le litige opposant les deux familles fut jugé par la Haute Cour de Justice du Prince Evêque de Liège, et le château revient finalement aux Gavre. Il restera dans leur famille pendant trois siècles encore.
Les armes des Gavre sont visibles au dessus du portail d’entrée de l’aile est ; le château était autrefois entouré de douves et le portail donnait alors accès à un pont. Les douves aujourd’hui remblayées, c’est une rampe qui remplace le pont.
Les armes des Gavre |
L’hôte de marque le plus important du château fut accueilli en 1665 : Louis XIV séjourne au château de Monceau à la fin des guerres de Hollande (1672-1678), accompagné de Madame de Maintenon.
En 1766, François-Joseph de Gavre fait construire une aile supplémentaire, l’aile ouest, dans un style Louis XVI. Le château prend alors une forme en U, autour d’une cour d’honneur ouverte au nord.
En 1832, Charles-Alexandre, le dernier prince de Gavre, décéde. Il n'avait eu avec son épouse Marie-Thérèse d'Egger qu'un seul fils, François, nommé très jeune bourgmestre de Monceau, mais qui mourut peu après. Marie-Thérèse était née à Klagenfurt, en Carinthie (Autriche) ; sa soeur avait été instituée légataire universelle. La comtesse Marie-Aloïse d’Egger devient propriétaire des lieux ; elle découvre le domaine et la région en venant s'y installer, à l'âge de 57 ans.
Le 9 août 1838, Marie-Aloïse d’Egger pose la première pierre de l'église Saint-Louis de Gonzague située à proximité immédiate du château, érigée sur une parcelle de terrain cédée par Marie-Aloïse.
A décès de Marie-Aloïse d’Egger en 1864, c'est l'un de ses neveux, le comte Gustave d'Egger, qui en hérite. Retenu en Autriche pour ses affaires, ce dernier n'a que peu d'intérêt pour le domaine, et décide de se séparer du château et de tous les biens de sa tante. Le domaine de 180 hectares est divisé en 29 lots et mis aux enchères en 1866. Le baron Jules-Jean Houtart, maître-verrier, acquiert pour 360.000 francs or le château (qui contenait encore les archives des de Gavre), ses dépendances, le parc et le moulin. Le nouveau propriétaire se charge de faire rénover le château par l’architecte Bruyenne. Lors de cette rénovation sont notamment ajoutés les pignons à gradins des ailes ceinturant la cour d’honneur.
Après le décès de Jules-Jean Houtart et de son épouse Barbe-Pauline Gillieaux, des membres de la famille continuent de vivre dans le domaine. Edouard Houtart, fils de Jules, y meurt en célibat en 1931 à l'âge de 84 ans ; sa soeur Marie Fougeroux de Campigneules (née Houtart) y décède en 1936, à l'âge de 82 ans ; elle est la dernière châtelaine de Monceau. N'ayant tous les deux aucune descendance, ils léguèrent leurs parts aux enfants issus des mariages de leurs soeurs Valentine et Marie. Pour sortir de l'indivision, les héritiers décident la mise en vente du domaine.
Un parc de 67 hectares, devenu arboretum de Charleroi, entoure le château |
En 1938, la commune de Monceau-sur-Sambre achète le château et 67 hectares du parc, pour la somme de 1.321.700 francs. Le château reçoit différentes affectations qui le malmène ; il sert de reposoir pour les retraités, de locaux pour l'Oeuvre Nationale de l'Enfance, de foyer pour les scouts,... Monceau-sur-Sambre a du mal à dégager des moyens pour entretenir et maintenir le domaine.
En 1977, lors de la fusion de la commune de Monceau avec Charleroi, le château devient propriété de la Ville de Charleroi. Des travaux de restauration débutent en 1985. En 1989, le château est classé.
Le château est aujourd'hui notamment devenu un lieu de réception pour les convives de marque de Charleroi ; il continue également à abriter des services communaux et provinciaux.
Le parc quant à lui est devenu l’un des deux arboretums de la Ville. La petite rivière l’Ernelle le traverse d’ouest en est. Poumon vert en milieu industriel au XIXième siècle, la famille Houtart avait autorisé l'accès au parc aux moncellois, moyennant le respect de certaines règles.
Il est généralement considéré que le parc originel était l'oeuvre de Le Nôtre, architecte des jardins de Versailles. Cependant, aucune preuve ne vient appuyer cette hypothèse ; d'après l'Etude historique sur le parc de Monceau-sur-Sambre publiée en 2009 par Odile De Bruyn, Docteur en Histoire, les jardins n'ont en fait sans doute jamais été dessinés par le célèbre architectecte de Louis XIV. Aujourd’hui, le parc ne présente plus les caractéristiques d’un parc à la française mais celles d’un beau parc à l’anglaise, l’un des plus beaux de la région. Le 1er juin 2015, les autorités communales décident de baptiser le parc de Monceau-sur-Sambre « Parc Nelson Mandela ».
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